Le Vauroux
France, Pays de Bray

ABANDONNEE

Traduction anglaise Christine Béthune en fin d’article

Abandonnée
Rouille

Je passe devant cette fermette depuis … J’ai toujours eu, un petit moment de: je ne sais pas comment le dire, nostalgie, mélancolie, engouement, une espèce de transport d’inspiration indéfinissable.  Me promettant à chaque passage de revenir avec mes crayons et mon appareil photographique. Bien entendu pendant toutes ces années je n’en ai rien fait remettant le projet à plus tard puis oubliant, jusqu’à mon passage suivant. Chaque fois me promettant à moi-même de le faire bientôt, et espérant secrètement que personne ne vienne déranger, ranger, restaurer cet endroit abandonné.   Il n’y a pas de logique à mon goût pour les ruines. Je n’ai pas plus que cela le goût des vieux objets et, je ne crois pas au « avant c’était tout de même mieux », et à l’Histoire je préfère les histoires, les contes, les ragots, c’est plus marrant.   .

Sauf peut-être, en y regardant de près. Le souvenir de la grande exploratrice que j’étais enfant, me nourrissant de poissons-chats, coursant les pirates, attaquant les requins, sautant, grimpant et naviguant dans en eaux troubles: que d’aventures partagées avec ma sœur dans ce casino abandonné des bords de Seine. Jeux d’autant plus savoureux qu’ils étaient interdits par mes parents.   Me voici donc, chaussée de mes bottes et de mes aquarelles

Le délabrement de la fermette laisse entrevoir le bâti des anciens. À savoir une base en maçonnerie, silex et/ ou brique sur laquelle s’élève une structure de bois comblé avec un torchis et recouvert d’un enduit à base de chaux. L’abandon nous laisse donc découvrir : Les silex et les briques de la base effondrés sur eux même. L’entrelacs des pans de bois qui par l’opération de l’esprit brayon ne tombent pas, mystère. Quelques portions de torchis ocre. Une charpente recouverte de toiles noires percées par les pluies et les vents, ce n’est absolument plus étanche. À l’intérieur, un amas de je ne sais quoi qui devait certainement être très utile, raboter, scier, porter, et peut être à transformer les pommes. Des bouteilles vides si belles dans leurs habits de poussière. Des bidons et des pièces de métal rouillés Des planches devenues blanches polies par les pluies. Mais aussi des boites en plastiques bleus, jaunes, blanches, dont les couleurs arrêtent le regard.

ABANDONED

There is no reason to the fact that I love the ruins. I don’t like old things more than that and I don’t believe in the ‘’my old lady, it was better of my time’’, nor in History with a great H. I prefer, it is more fun, day to day stories, tales, gossip. I am a gossip girl.

Maybe, thinking of it, I hope to revive the children that I was :  eating catfishes, chasing pirates, attacking the sharks, jumping, climbing, sailing in murky waters. Dreaming as if I was a great explorer. What adventures shared with my sister in this abandoned casino on the banks of the Seine. Games all the more tasty as they were forbidden.

I drive by this farm since…

I have always felt a small time of, I don’t now how to express this, nostalgia, melancholy, infatuation, a kind of transport of indefinable inspiration.

Every time I pass, I promise to come back with my pencils and my camera.

Of course, during all that years, I have made nothing, putting off the project, and then forgetting about it, until my next passage.

Each time, I promise to do it very soon, secretly hoping that no one, in the meantime, will disturb, tidy up, and restore this abandoned place.

And then, here I am, with my boots and my watercolors.

To translate in image the time passing by, the dust that has settled, is not an easy thing to paint. Though, in the cold silence of that abandoned farm, One can see, from the bad  an read through the decay, the ‘’Brayonne’’ architecture. Black tarpaulins replaced the walls, today with holes everywhere., rain and wind can go in easily, while the interlacing of the half-timbers tries to support the frame.

Inside, a bunch of I don’t know what that must have been very useful : plane, saw, carry, and perhaps also process apples.. We still have boilers that come to the village square once a year.

– Plastic boxes in blue, yellow, white, whose colours stop the gaze.

– Empty bottles, so beautiful in their dust clothes.

– Rusty cans and metal parts.

– Boards turned white, polished by the rains.

– Tractor tires also bleached by time.

– A car carcass made of rotten wood.

2 réflexions au sujet de “ABANDONNEE”

  1. C'est un plaisir de lire votre \”roman brayon\”….un partage sympa, qui donne un bel aperçu de cette région, avec des airs d'enquêtes…..et de suspens…a savoir, que peut il y avoir derrière une vieille barrière, une vieille porte?? …bravo pr ce roman aquarellé.

  2. Merci Beaucoup, de me lire, de m'écrire aussi.C'est important pour moi d'avoir un retour.Bientôt je pourrais donner rendez-vous à mes lecteurs.Au plaisir de vous croiser sur les routes du Pays de Bray.

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