Lorsque j’étais enfants: pas trop petite car je pouvais déjà m’émerveiller, et pas assez grande pour ne plus m’émerveiller.
Quelque mercredi, pas tous, de temps à autre, mes parents me donnait à garder chez une femme.
Je me rappelle d’une porte en bois au bout du jardin, que l’on traversait pour aller jusqu’à la maison. Un jardin ou tout pousse mais magnifique.
Je me rappelle aussi de la table où cette femme travaille, enfin c’est un peu vague. une lampe forte, des couleurs et des pinceaux.
Je me rappelle d’une femme très calme, douce et bienveillante. Une femme qui prenait le temps … de se promener au jardin sans jardiner … de travailler sans stress … de prendre le temps de bien faire mais vite …
Je la regardait faire, souvent.
Elle peignait des roses sur des assiettes. toujours les mêmes roses et le même motif. assiettes creuses, assiettes à dessert …
Je comparais, du haut de mon enfance, les difficultés que rencontrait ma mère, train, métro, emploi non constructif avec le calme tranquille de cette femme peintre sur assiette.
Elle m’a appris à faire ces roses. c’est je pense la première fois ou je me suis rendu compte que ce dont la peinture pouvait m’offrir.
j’étais une enfant, je ne me le suis pas dit aussi clairement, mais c’est là que j’ai su ce que je voulais faire
Je me rappelle souvent de ces moments avec nostalgie et tendresse … je voulais juste le partager avec vous.

